Comores: « Je ne voulais même pas mettre de gants », les confessions savoureuses d’Alhadhur, gardien d’un soir


Au lendemain du huitième de finale perdu face au Cameroun (2-1) en Coupe d’Afrique des Nations, Chaker Alhadhur est revenu dans Rothen s’enflamme, sur RMC, sur son histoire un peu folle, lui le latéral de formation qui s’est retrouvé titulaire dans les buts des Comores.

Une douzaine de cas de Covid, une équipe réduite à 10 dès la 7e minute mais surtout un défenseur de métier dans les cages… Les Comores ont connu un huitième de finale très particulier ce lundi, où ils ont été éliminés de la CAN par le Cameroun (2-1), le pays hôte.

Chaker Alhadhur, qui évolue avec l’AC Ajaccio, s’est retrouvé avec son 1,72m dans les buts, puisque Ali Ahamada n’était « pas éligible » pour jouer malgré un contrôle négatif au Covid dans la matinée. Doublure, Moyadh Ousseni a aussi été testé positif et le premier gardien était lui blessé à l’épaule.

« Le plan était de se servir de moi comme un libéro »

« Au début quand on a su que les deux gardiens n’étaient pas là, on ne prenait pas les choses au sérieux, on en rigolait, a raconté ce mardi Chaker Alhadhur dans Rothen s’enflamme, sur RMC. Et au fur à mesure des jours, les nouvelles n’étaient toujours pas bonnes, on a commencé à prendre tout ça au sérieux. L’entraîneur-adjoint et le coach des gardiens m’ont désigné. On avait fait un entrainement avant pour s’amuser où tout le monde s’était essayé aux buts, mais personne n’était sorti du lot. »

« Ils m’ont désigné déjà parce que je n’allais pas être titulaire sur le terrain, ils voulaient un remplaçant, a expliqué le héros d’un soir. Et il y avait beaucoup de jeunesse chez les remplaçants, moi j’étais l’un des plus expérimentés. Et le plan était de se servir de moi comme un libéro; »

Courageux dans ses cages, Chaker Alhadhur a cédé une première fois sur une frappe de Karl-Toko Ekambi (29e), pour la première frappe cadrée du Cameroun. « Je n’avais pas envie de m’échauffer comme un gardien, je me suis échauffé avec les joueurs de champ. Sortir avant et tout, non non, je ne voulais pas moi », a révélé le joueur de 30 ans sur sa préparation.

« Je ne voulais même pas mettre de gants »

Forcément, au vu de l’imbroglio, l’improvisation était pratiquement totale pour les Comores. « Mes gants? C’était les gants de l’entraineur des gardiens, car Ali Ahamada avait de trop grosses mains (rires). Mais en fait je ne voulais même pas mettre de gants, parce que je ne suis pas à l’aise avec. Mais ça aurait fait trop, a lâché Alhadhur. Aborder un match comme ça, c’est tellement compliqué… Je n’ai jamais vu dans l’histoire un joueur de champ débuter une rencontre comme gardien. J’avais plein d’émotions. Mais je me suis dit: ‘vas-y, fais toi plaisir, joue-la comme au quartier, et voilà’. Jusqu’à la dernière minute je pensais que la CAF allait faire le nécessaire pour permettre à Ali de jouer… C’est regrettable. Mais je n’en retiens que le positif. »

Chaker Alhadhur gardera forcément un souvenir de son aventure dans les cages, lui qui a réussi plusieurs parades, dont un double arrêt sur une séquence. « Quand je vois Aboubakar arriver sur le côté, je sais qu’il va envelopper. J’ai fait un plongeon pas très académique, je me relève vite, et j’arrive à faire ce double arrêt. Je n’y croyais même pas moi-même », s’est amusé le gardien qui a encaissé son deuxième but la 71e minute.

Après plus d’un mois d’une aventure commune, l’équipe des Comores est tombée avec la manière. « On a réussi à développer du jeu, se faire plaisir et montrer du cœur. Les gens ont aimé ce qu’on a fait », a conclu Chaker Alhadhur, content du bilan d’ensemble.

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