Hombourg-Haut​. Qui est Bedda Ousga, la nouvelle directrice du centre social Access ?


Née au Maroc, Bedda Ousga, 42 ans aujourd’hui, débarque au Wiesberg à l’âge de quatre ans. Elle y passe toute sa jeunesse. Collégienne à Pierre-Adt puis lycéenne littéraire à Jean-Moulin, elle décroche, au Blaise-Pascal cette fois, un BTS action commerciale en 2000. Un intitulé bien loin de sa vocation. « Quand je regarde en arrière, je constate que j’ai toujours agi au contact direct des autres », remarque-t-elle en ressortant ses CV derrière son bureau de directrice du centre social Acces de Hombourg-Haut. Un poste qu’elle occupe depuis octobre dernier, après avoir succédé à Mohamed Boulakdour.

« Très ambitieuse et très rigoureuse »

Elle débute en tant qu’enseignante de lettres et d’histoire, à domicile et vacataire, pour le lycée Blaise-Pascal, où elle est aussi assistante pédagogique. En plus de se rendre disponible pour l’université populaire transfrontalière , elle est bénévole, puis plus tard présidente, pour l’association Didasko, qui accompagne les jeunes forbachois en décrochage scolaire, de 2000 à 2010. C’est une rencontre au centre social du Wiesberg, où elle intervient pour Didasko, qui va la conduire à s’engager dans le social. En mars 2011, elle devient animatrice familles et accompagnante des jeunes adultes pour la structure forbachoise. Sa mission va s’avérer intense.

Dans un climat tendu suscité par les émeutes de janvier 2012 , Bedda Ousga va, pendant six ans, assurer sa mission familiale, tout en enfilant souvent la cape de responsable, trop vite remplacée voire parfois vacante. Un drame personnel survenu en juin 2017 la pousse, en janvier 2018, à quitter le Wiesberg et son poste dont elle retient « beaucoup de positif et de plaisir, sans aucun doute », pour rejoindre le centre social ASBH de la Chapelle à Freyming-Merlebach , où elle exercera « à 100 % » son rôle de référente familles. « J’ai peut-être appris sur le tas, mais depuis mes débuts dans le social en 2011, j’ai réalisé une vingtaine de formations, dont une en cours, le Caferuis – Certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale – », informe celle qui se définit comme « très ambitieuse et très rigoureuse ».

De février à octobre 2020, elle prend un grand virage et devient intervenante sociale pour les demandeurs d’asile au sein du bailleur Adoma, sur le secteur de Farébersviller. En octobre 2020, le directeur d’Acces Mohamed Boulakdour la recrute en tant que directrice adjointe. « Il me sollicitait depuis 2015 et sa prise de fonction », indique celle qui confie, avec une sincère modestie, que « [sa] réputation professionnelle n’est pas mauvaise ». Un an plus tard, la voilà directrice tout court.

« Ma région de cœur »

Son objectif ? « Que tous les habitants trouvent leur place dans le centre social, quels que soient leur âge et leur origine. » Sa fierté ? « Que le centre social soit vivant tous les jours de la semaine avec énormément de projets, notamment les activités transfrontalières et l’école de robot Algora. En 2022, elle priorise « la formation des animateurs. À la fois pour élargir nos possibilités d’activités, mais aussi pour enrichir leur CV ». Bedda Ousga ambitionne aussi de développer la culture « pour rendre l’art accessible. Comment ? Avec des actions avec le Gouvy de Freyming-Merlebach mais aussi le Cac de Forbach. Quitter la Moselle-Est un jour ? « Sincèrement, je ne pense pas. C’est ma région de cœur, livre cette fille d’un ancien mineur. Je veux rendre à la région ce qu’elle m’a donné ».

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